Découvrir l'histoire fascinante de la Corse, une île au destin complexe et riche en contrastes. De ses invasions à ses luttes pour l'indépendance, en passant par ses révolutions et occupations, la position centrale de la Corse en Méditerranée a façonné son peuple "composite".
D'après le site Orizonte
Les mégalithes corses sont des trésors antiques construits entre 4000 et 2000 av JC pour célébrer les défunts. Ils témoignent de la présence d'une civilisation élaborant son propre mode de vie et ses propres techniques funéraires.
L'histoire de la Corse a commencé au 6ème siècle avant JC avec l'arrivée des Phocéens. Ils ont découvert l'île et ont initié une colonisation continue. D'autres civilisations étaient passées par la Corse auparavant, mais les Phocéens se sont établis à Alalia, plus tard connue sous le nom d'Aleria, en 564 avant JC. Les Grecs ont appelé l'île Kurnos, tandis que les autochtones l'ont appelée Korsis. Les Grecs ont apporté non seulement l'écriture, mais aussi les arts, les techniques, les vignobles, les olives, le blé et le pain.
Les Phocéens ont eu une influence courte mais profonde sur la culture et la vie des Corses de la partie orientale de l'île. Plus tard, au XVIIe siècle, d'autres Grecs ont fondé une nouvelle colonie à Cargèse. La population locale était déjà diverse, avec diverses cultures méditerranéennes, et se rebellait contre les envahisseurs.
Légende : Un prince africain kidnappe une jeune corse, son fiancé la sauve et bat un loyaliste du prince dans un combat sanglant. Les historiens pensent que les armoiriesorses et sardes ont été créées en Aragon, en Espagne, à une époque où Gênes et Pise se battaient pour la suprématie en Méditerranée occidentale. Le drapeau d'Aragon montrait quatre têtes mauresques autour d'une croix rouge, probablement un symbole des victoires contre les Arabes.
Les razzias et la naissance du blason à tête de maure
L’Ile de Beauté est à maintes fois victime de razzias au cours du Moyen-âge. Dès le 5ème siècle et jusqu’au 11ème siècle, les Vandales puis les pirates barbaresques font le chemin depuis l’Afrique du Nord dans le but de piller les réserves des villages corses et de capturer hommes et femmes pour en faire des esclaves… Les guerriers corses tentent comme ils peuvent de combattre les envahisseurs Maures, Vandales et Ostrogoths.
Une histoire veut que les Corses décapitaient leurs ennemis et arboraient leur tête en haut de longues piques afin de les dissuader de continuer. Mais les Maures ne sont vraiment chassés que plus tard, par l’action conjointe des Pisans et des Génois.
Notre histoire
La Déclaration d'Indépendance de la Corse est un événement emblématique de l'histoire corse. Pascal Paoli, fervent défenseur de la démocratie, a créé un gouvernement à Corte et fondé une constitution républicaine, offrant à la Corse 14 ans d'indépendance. La Tête de Maure est devenue l'emblème officiel de l'île sous son gouvernement.
Le 30 janvier 1735, lors d'une réunion de la Consulta à Orezza, l'indépendance de la Corse a été proclamée. Cela a conduit à la création d'un hymne national et à la rédaction d'un projet de Constitution, une première dans l'histoire moderne. Cette déclaration a également marqué le début d'une guerre de 40 ans contre l'occupation génoise, bien que les insurgés travaillaient sans le savoir pour la France, qui cherchait à prendre pied sur l'île et à chasser la République de Gênes.
Pascal Paoli
« Sta scelta ricullava à a rivuluzione di u 18esimu seculu. A rivuluzione corsa principiata in 1729, rivolta paisana contru à a prissione fiscale genuvese, avia da cunduce à a nascita di una cuscenza naziunale chì sbuccarà nantu à l’indipendenza »
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Pascal Paoli, figure emblématique de l'histoire de Corse, a offert 14 ans d'indépendance à l'île en créant un gouvernement de la nation corse et une constitution républicaine. Il est surnommé "Père de la Patrie" et a fait de la Tête de Maure un symbole de liberté en relevant le bandeau qui couvrait autrefois les yeux.
"La principale arme des Corses était leur courage. Ce courage était si grand que lors d'un de ces combats, près d'une rivière nommée Golo, ils ont utilisé leurs morts comme rempart pour avoir le temps de recharger et de se retirer. Leurs blessés se sont joints aux morts pour renforcer le rempart. De telles actions ne sont observées que chez les peuples libres."
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Corse résiste aux forces fascistes et nazies. Les troupes allemandes et italiennes envahissent la Corse en 1942 malgré sa déclaration comme zone libre. Les Corses réagissent immédiatement et se battent contre les fascistes. En octobre 1943, la Corse est le premier territoire français libéré grâce à l'arrestation de Mussolini et l'armistice avec l'Italie.
La Libération de la Corse
SUREDDI D'ARMI
RESISTANCE CORSE
En 1975, des nationalistes corses ont pris en otage un propriétaire de vignoble, entraînant une confrontation mortelle avec la police. Cet incident a conduit à la formation du Front de Libération Nationale de la Corse, qui revendique l'autonomie et la préservation de la langue et de la culture corses.
Les événements d’Aléria
Le 21 août 1975 marque le début du combat nationaliste sur le territoire insulaire. Environ 50 agriculteurs corses armés dirigés par Edmond Simeoni — chef de l’Action pour la Renaissance de la Corse — prennent en otage un viticulteur pied-noir qu’ils soupçonnent d’escroquerie financière et d’ajouter du sucre dans le vin pour augmenter son degré d’alcool. Lorsque les forces de l’ordre lancent l’assaut pour libérer le viticulteur, l’opération dégénère. La Corse déplore 2 morts du côté de la police et 1 blessé du côté des militants.
Un an plus tard, le Front de Libération Nationale de la Corse voit le jour et revendique entre autre l’autonomie et la défense de la langue et de la culture corses.
Ni culte, ni patriotisme, ni autocélébration », ni exaltation de la violence armée, mais "respect dû aux victimes" et reconnaissance d’une initiative citoyenne en faveur de la justice économique. Car la Corse, à la croisée des chemins, était victime " d'un abandon séculaire scandaleux et de deux siècles de fidèlité absolue à la France ". Ce qu'il faut lire en sous-texte de ces évènements historiques, ce sont les effets de " la depossession et de l'expropriation ". Pourtant à la cave viticole d’Aléria, en 1975, et contre un petit groupe de 12 vignerons en colère, armés de fusils de chasse : l’Etat ne dialogue pas, lance une lourde armada surdimensionnée, fabrique un mensonge médiatique. Décryptage en 2014. Edmond Simoni évoque le combat d’émancipation de la Corse dans lequel il s'est resolument engagé dès les années soixante.
Edmond Siméoni
Des années de lutte
Dans les montagnes corses, les vents murmurent, Porteurs de rêves et de drames anciens. La jeunesse, ardente et fière, se lève, Sacrifiant ses vies au nom d’un idéal.
Les oliviers centenaires se penchent, Leurs racines tissant des liens invisibles, Comme les âmes des combattants tombés, Qui hantent ces terres de résistance.
Les chants résonnent, Évoquant la grandeur d’une nation oubliée, Ses héros, ses poètes, ses guerriers, Tous unis dans une quête d’identité.
Les étoiles veillent sur les maquis, Guidant les pas des insoumis nocturnes, Leurs éclats reflétant l’espoir fragile, Que la liberté fleurira comme un myrte.
Mais les drames aussi ont leur place, Les larmes versées pour chaque vie perdue, Les familles brisées, les cœurs meurtris, Dans cette danse tragique de la mémoire.
Et pourtant, l’idéal persiste, inébranlable, Comme les rochers battus par les vagues, La Corse se dresse, fière et indomptable, Ses chants et ses luttes gravés dans le vent.
À propos
Dans le passé, malgré les difficultés de la vie rurale, les gens et les animaux se montraient respect et loyauté. Filippu Maria et sa mule grise, Bianchina, étaient inséparables jusqu'à ce que Bianchina soit envoyée à la guerre pour transporter les blessés et les morts. Au milieu de la bata, Bianchina a miraculeusement retrouvé Filippu Maria et ils ont partagé un bref moment d'affection avant de retourner au combat. Après la guerre, Filippu Maria est rentré chez lui sans Bianchina, qui est probablement morte en France.
A mula cumbattente
Una nuvella di Philippe Costa
Inc' a vita campagnola di l'èpuca è malgradu e straziere d'i tempi, l'omu è l'animale si purtavanu rispettu è fideltà currisposti. Babbone Filippu Marìa è a so mula grisgia « Bianchina » eranu uniti fin'à a morte. Battivanu a prese balanina è e faccende eranu numerose.
Orte, vigne, alivi, inseti, diraschere, legne, baratti diversi. Tutte iss' attività bisugnavanu per fà campà una famiglia è tuttu ghjuvava, nunda si frazava.
In 1870, in tantu ch' issa vita regulata si passava in paese, « falgina » ella, facìa a s'òpera di spaventu per isse cunfine di l'este di a Francia.
Subitu lampata a mubilizazione di l'omi è di l'animali, « Bianchina » hè partita in guerra, impiegata pè u tiru di l'ambulanze è i cataletti d'i feriti è i morti.
Filippu Marìa spiccatu d'a so fida « Bianchina » ùn s'hè francatu manc'ellu di l'appellu per ragghjunghje, à u fronte, un regimentu d'infirmieri per aiutà, curà è cunfurtà e nucente vìttime sopra locu. Si face chì, a mula è l'omu si trovanu impiegati à listessu serviziu umanu. Azzardu, cumbinazione, destinu, à sapè...
Eccu chì, luntanu d'a Corsica, un fattu inaspettatu si passò ind'a campagna di Saint Privat, à u fronte, in bocca à u nemicu.
In più bella, vicin'à i suldati, sott'una mitraglia furiosa, à mez' à i lagni addisperati è lughjuli di suffranze, risona un mughju chì supraneghja tuttu. « Bianchina » hè quì è vene di ricunnosce à Filippu Marìa.
L'animale frumiteghja, scapiteghja, a so chjoma à u ventu, arritta cum'è pè presentazione d'un spettàculu di cìrculu. Ùn si sà s'ell' hè cuntintezza o lagnanza, un salutu o una dumanda.
Filippu Marìa è Bianchina si ritrovanu pe' un cortu mumentu, troppu cortu. Un capitanu rispunsevule di a squadra, stunatu s'avvicinò di Filippu Marìa è capì subitu a situazione. Un veru miraculu, un bel azzardu, dinò un'emuzione indiscibule.
Ma dopu i sguardi, i suspiri è i gesti affettuosi, core strintu ci vole à ripiglià a battaglia. D'issa crudela è inabituale faccenda, l'omu è l'animale si ne sarèbbenu passati. À Filippu Marìa l'hè parsu cum'un sognu. Issu scontru inaspettatu, forse un'ùltima fiura di Bianchina. Un' ùltimu segnu di fideltà.
A guerra finita, Filippu Marìa vultò in paese. Bianchina ella, ùn n'hè più ghjunta. Di sicuru hè morta pè a Francia senza chì u so nome sìa scrittu nant'à una lastra in paese o altrò.
Un testu d'Alexia De La Foata
O Catalina, nata nant'à un’ isula, prighjunera d'una timpesta trimenda…
Quali pudia pinsà ch'una donna pudissi supraviva sola in a notti vintosa, parturindu una cussì bedda criatura.
Trà dui scoddi da mettasi à u riparu, è una pecura da scaldalla, Catalina s'addurmintò cheta cheta azzicata da a dulci miludia di l'ondi chì pichjaiani i scodda.
A criatura è a so mamma franchetini incù curaghju a viulenza di quissa timpesta, para à quidda chì tempi fà, feci sprafundà un bateddu di a marina naziunali, bè cunnisciutu : "A Sémillante". Rusina adunìa a so banda chì si sparghjìa in furia.
I bestii erani spavintati da u frombu di a saetta chì si sfracicaia in pianu è facìa sbarsà un sonu cussì putenti chì parìa scatulitu da u corpu di a tarra.
ì a spiranza, hè più forti ch'è tuttu !"
L'attrachjata faleti in furìa, cussì in furìa chì Rusina ebbi ghjustu u tempu d'arripusà i so ghjambi pisivi, stanchi dopu quissa cruda notti.
Catalina, sempri addurmintata, era cuntimplata da u celi.
Avìa i so beddi ochji turchini, è rimirò u mondu pà a prima volta, si pudìa veda un surrisu sinceru disignassi nant'à i so labbri.
U soli stracciò i nuli, è vensi à scaldalla, iddu dinò.
Com'è s'avissi rispostu à la so chjama.
U maritu di Rusina, fù bluccatu à u portu mentri dui ghjorna, a natura dicisi d'addunisciali. Ghjaseppu impristò una barca da ritruvà a so divina zitedda è a so moglia nant'à i lavezzi.
" Culà induva a morti regna un ghjornu, a vita piddarà a suprana,